Découvrez les 10 choses à ne pas dire à un bipolaire. Cet article vous propose d’explorer les phrases à éviter et surtout, comment mieux communiquer pour préserver vos liens précieux.

Comment vivre avec une bipolaire ? Impact sur son mental

Quand un proche vit avec la bipolarité, les mots que nous choisissons peuvent avoir un impact considérable sur sa santé mentale et sur la qualité de notre relation. Une communication maladroite peut involontairement blesser, tandis qu’une approche bienveillante peut devenir un véritable soutien.

Comment reconnaître une personne bipolaire ?

10 choses à ne pas dire à un bipolaire : Mécanismes du trouble bipolaire

La bipolarité n’est pas qu’une simple saute d’humeur. Ce trouble de l’humeur complexe se caractérise par l’alternance de périodes distinctes qui bouleversent la vie quotidienne :

  • Phases maniaques : périodes d’énergie excessive, d’euphorie, parfois accompagnées d’irritabilité, d’idées grandieuses et de comportements impulsifs.
  • Phases dépressives : moments de tristesse profonde, de désespoir, de perte d’intérêt et d’énergie.
  • État mixte : combinaison troublante de symptômes maniaques et dépressifs simultanés.

Cette « montagne russe émotionnelle » n’est pas un choix, mais une condition neurobiologique. Le cerveau d’une personne bipolaire fonctionne différemment, avec des déséquilibres chimiques qui affectent la régulation de l’humeur. D’ailleurs, il existe plusieurs types de bipolarité (type I, type II, cyclothymie), et chaque personne vit son trouble de façon unique.

L’impact des mots sur une personne vivant avec la bipolarité

Les personnes bipolaires développent souvent une hypersensibilité émotionnelle, ce n’est pas un caprice, mais une réalité neurologique. Certains mots, certaines phrases peuvent :

🔹 Déclencher ou intensifier des symptômes

🔹 Alimenter la stigmatisation et l’isolement

🔹 Affecter durablement l’estime de soi

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10 choses à ne pas dire à un bipolaire: Les 10 phrases toxiques à bannir

1. « Tu es juste lunatique/trop émotif »

Comment reconnaître une personne lunatique ? Cette comparaison est profondément invalidante. Elle réduit une condition médicale sérieuse à un trait de caractère ou un défaut de personnalité. La bipolarité va bien au-delà des variations d’humeur que tout le monde expérimente.

Quand on dit ça, la personne entend : « Ta souffrance n’est pas légitime, tu exagères. » Cette invalidation peut retarder la recherche de soins ou diminuer l’adhérence au traitement. Parfois, les personnes bipolaires finissent par douter de leur propre expérience et perception.

Plutôt que cette phrase, essayez : « Je vois que tu traverses une période difficile. Comment puis-je t’aider ? » Cette formulation reconnaît la réalité de l’expérience sans jugement.

2. « Prends juste tes médicaments et ça ira mieux »

Le traitement de la bipolarité est rarement simple. Les médicaments constituent une partie importante de la prise en charge, mais ils ne sont pas magiques et ne fonctionnent pas instantanément. Certains traitements nécessitent des semaines avant d’agir pleinement.

Par ailleurs, trouver le bon équilibre médicamenteux peut prendre des mois, voire des années, avec des ajustements constants. Les effets secondaires peuvent être importants, prise de poids, somnolence, tremblements…

Une approche plus constructive serait : « Je comprends que ton traitement est complexe. As-tu remarqué des améliorations récemment ? » Cette formulation ouvre la conversation sans simplifier ni juger.

3. « Ce n’est pas si grave, tout le monde a des hauts et des bas »

Minimiser la bipolarité est l’une des formes les plus insidieuses de stigmatisation. Cette phrase compare une condition médicale sérieuse à des variations d’humeur ordinaires. C’est comme dire à quelqu’un avec une jambe cassée que « tout le monde boîte parfois ».

Les phases bipolaires sont d’une intensité sans commune mesure avec les fluctuations émotionnelles habituelles. Une phase dépressive bipolaire peut être totalement paralysante, tandis qu’une phase maniaque peut mener à des comportements dangereux.

Une approche plus respectueuse serait : « Je ne peux pas prétendre comprendre exactement ce que tu traverses, mais je suis là pour t’écouter. » Cette formulation reconnaît la spécificité de l’expérience sans prétendre la comprendre parfaitement.

4. « Calme-toi, tu es en phase maniaque ! »

Demander à une personne en phase maniaque de « se calmer » est non seulement inefficace, mais potentiellement dangereux. Cette injonction peut augmenter l’agitation et provoquer un sentiment de frustration intense.

Plutôt que cette approche directive, essayez : « Je vois que tu as beaucoup d’énergie aujourd’hui. Peut-être pourrions-nous faire une promenade ensemble ? » Cette formulation reconnaît l’état sans jugement et propose une activité qui pourrait canaliser constructivement cette énergie.

5. « Tu n’as pas besoin d’aide psychologique, sois plus fort »

Cette phrase perpétue l’idée toxique que chercher de l’aide est un signe de faiblesse. La bipolarité est une condition médicale qui nécessite un accompagnement professionnel, tout comme le diabète ou l’hypertension.

Il faut un courage immense pour reconnaître ses difficultés et demander de l’aide. Loin d’être un signe de faiblesse, c’est une démarche qui témoigne d’une grande force intérieure et d’une volonté d’aller mieux.

Une alternative encourageante serait : « Je trouve courageux que tu consultes un spécialiste. Comment s’est passée ta dernière séance ? » Cette approche valorise la démarche thérapeutique et ouvre au dialogue.

6. « Tu utilises ta bipolarité comme excuse »

Cette accusation de mauvaise foi est particulièrement destructrice. Elle sous-entend que la personne instrumentalise sa pathologie pour justifier des comportements problématiques, ce qui alimente culpabilité et honte.

🔹 Il existe une différence fondamentale entre expliquer un comportement et le justifier

🔹 La personne bipolaire est généralement la première à regretter certains actes commis pendant des phases aigües.

Une approche plus constructive consiste à séparer la personne de son comportement : « Je sais que ce n’était pas vraiment toi pendant cet épisode, mais j’ai été blessé quand… Comment pouvons-nous gérer cette situation à l’avenir ? »

7. Les 10 choses à ne pas dire à un bipolaire : « Je ne peux plus supporter tes sautes d’humeur »

Cette phrase, même si elle exprime une difficulté réelle du proche, provoque un sentiment d’abandon et de rejet chez la personne bipolaire. Elle renforce l’idée qu’elle est un fardeau pour son entourage.

Il est légitime d’avoir ses propres limites, mais la façon de les exprimer fait toute la différence. Communiquer ses besoins sans culpabiliser l’autre est essentiel pour préserver la relation.

Une formulation alternative pourrait être : « J’ai du mal à gérer certaines situations et j’aurais besoin de ton aide pour mieux comprendre comment te soutenir sans m’épuiser. » Cette approche place la conversation sur le terrain de la collaboration plutôt que du reproche.

8. « Tu étais tellement mieux/pire la semaine dernière »

Ces comparaisons temporelles, bien qu’apparemment anodines, peuvent être dévastatrices. Elles rappellent constamment à la personne bipolaire l’instabilité de sa condition et alimentent un sentiment profond d’impuissance.

Une approche plus constructive serait : « Je vois que tu traverses un moment difficile aujourd’hui. Quels petits gestes pourraient t’aider à te sentir un peu mieux ? » Cette formulation se concentre sur le présent et sur des solutions concrètes.

9. « Tu ne fais pas assez d’efforts pour aller mieux »

Cette phrase ignore complètement la bataille invisible et quotidienne que mènent les personnes bipolaires. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu avec ce trouble, il est facile de sous-estimer l’énergie colossale nécessaire pour accomplir des tâches qui paraissent simples.

Comment gérer un bipolaire dans le déni ? Être bipolaire n’est pas un choix, c’est une pathologie à part entière. Certaines personnes pensent peut-être que le bipolaire ne fait aucun effort, mais c’est faux. Les efforts pour gérer la bipolarité passent souvent inaperçus : prendre ses médicaments malgré les effets secondaires, maintenir une routine de sommeil, éviter les déclencheurs, pratiquer des techniques de gestion du stress… Ce sont des combats quotidiens et épuisants.

Plutôt que de pointer ce qui n’est pas fait, essayez : « J’admire ta persévérance. Je sais que chaque jour demande beaucoup d’efforts. Y a-t-il un domaine où tu aimerais plus de soutien ? »

10. « J’en ai marre de marcher sur des œufs avec toi »

Cette phrase est particulièrement douloureuse, car elle fait porter à la personne bipolaire la responsabilité du malaise de son interlocuteur. Elle crée distance et culpabilité, renforçant l’idée que la personne est un fardeau pour ses proches.

Il est normal de ressentir de la frustration dans une relation avec une personne bipolaire, mais exprimer cette frustration de manière accusatoire ne fait qu’aggraver la situation. La personne bipolaire se sent déjà souvent coupable de l’impact de sa maladie sur ses proches.

Une formulation plus constructive serait : « J’ai parfois du mal à savoir comment te soutenir sans te blesser. Pourrions-nous parler de ce qui t’aide vraiment quand tu ne vas pas bien ? »

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Femme bipolaire 10 choses à ne pas dire à un bipolaire

Construire une communication bienveillante

Communication non-violente avec un proche bipolaire

La communication non-violente offre un cadre précieux pour des échanges plus sains :
  • Observer sans juger : « J’ai remarqué que tu restes au lit depuis trois jours » plutôt que « Tu te laisses complètement aller »
  • Exprimer ses sentiments : « Je me sens inquiet quand je te vois ainsi » plutôt que « Tu me rends fou d’inquiétude »
  • Formuler des demandes claires : « Pourrions-nous prendre rendez-vous ensemble chez le psychiatre ? » plutôt que « Il faut absolument que tu consultes »
Cette approche permet d’éviter les accusations et crée un espace de dialogue plus sécurisant pour tous.

Techniques de désescalade pendant les phases critiques

Comment aider un bipolaire en crise : Durant les moments de crise, certaines stratégies peuvent aider à apaiser les tensions :
Phase
Maniaque
Dépressive
Signes à repérer
Débit de parole rapide, projets irréalistes, diminution du sommeil
Repli sur soi, perte d'intérêt, fatigue intense
Stratégies à adopter
Environnement calme, proposer des activités apaisantes, éviter les stimulations
Présence bienveillante, encouragements sans pression, aide aux tâches quotidiennes

Bipolaire et suicidaire : N’hésitez pas à contacter un professionnel de santé si vous observez des signes inquiétants comme des propos suicidaires ou un comportement dangereux.

Prendre soin de soi pour mieux soutenir l'autre

10 choses à ne pas dire à un bipolaire : L’importance de fixer des limites saines

Aider un proche bipolaire ne signifie pas s’oublier soi-même. Les limites sont essentielles et bénéfiques pour les deux parties. Sans elles, l’épuisement guette et peut transformer l’amour en ressentiment. Établir des limites claires n’est pas égoïste : c’est nécessaire pour maintenir une relation durable et saine.

Ressources pour les proches de personnes bipolaires

Il existe de nombreuses ressources pour vous accompagner dans cette relation :

🔹 Associations : UNAFAM, Argos 2001, Fondation FondaMental proposent groupes de parole et formations

🔹 Thérapie familiale : apprendre ensemble à mieux communiquer

🔹 Lectures : « Vivre avec un proche bipolaire » de C. Gay, « La bipolarité pour les nuls » de C. Mirabel-Sarron

🔹 Applications : Daylio, eMoods pour suivre les cycles d’humeur.

10 choses à ne pas dire à un bipolaire: La conclusion

Les mots que nous choisissons peuvent détruire ou construire des vies fragiles. Pour les personnes vivant avec la bipolarité, une communication bienveillante n’est pas un luxe mais une nécessité.

Souvenez-vous que derrière le trouble bipolaire se trouve une personne entière, avec ses qualités, ses talents et ses rêves. La bipolarité est une partie de sa vie, pas son identité complète. Avec patience, compréhension et les bons outils de communication, il est tout à fait possible de construire et maintenir des relations épanouissantes malgré les défis posés par ce trouble.

Comme le dit si bien Sophie, 45 ans, en rémission après 15 ans de bipolarité : « Ce n’est pas toujours facile, mais quand les gens prennent le temps de vraiment communiquer avec moi plutôt que de me réduire à ma maladie, je me sens exister pleinement. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse me faire ».

FAQ sur la bipolarité

Les bipolaires sont ils intelligents ?

Les bipolaires sont des personnes aussi intelligentes que des personnes sans maladie mentale. Il faut juste les guider, car elles ont des comportements différents et ont besoin de soutien.

Le lamictal agit au bout de combien de temps ?

Le Lamictal est prescrit pour les personnes épileptiques et bipolaires. Son effet n’est pas immédiat et tout dépend de la posologie. Comme de nombreux épileptiques ou antidépresseurs, il faut attendre une dizaine de jours pour un effet optimal.

Comment aider une personne dépressive qui refuse de se soigner ?

Rassurez-la et suggérez-lui de contacter son médecin traitant, son psychiatre ou un centre pour personne dépressive, où elle sera bien entourée et écoutée. Vous pouvez lui suggérer de se confier à vous et que vous ne la jugerez pas.

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