Cancer colorectal : Mars Bleu, le dépistage

Mois de la mobilisation, Mars Bleu, est l’occasion de prendre le temps de penser à soi pour se faire dépister du cancer colorectal. Retrouvez notre guide complet, étape par étape, qui vous donnera toutes les clés pour comprendre l’importance et la simplicité de ce dépistage.

Présentation d'une photo du ruban bleu pour dépistage du cancer colorectal pendant Mars Bleu

Mois de la mobilisation : Mars Bleu, la campagne de dépistage

Mars Bleu est là ! Ce mois dédié à la sensibilisation au cancer colorectal représente une opportunité importante pour parler d’une maladie encore taboue pourtant si répandue. En France, le cancer colorectal est le troisième cas de cancer le plus fréquent et touche près de 47000 personnes chaque année.

Cancer colorectal : Le dépistage

Deuxième cause de décès

Dix-sept mille, c’est le nombre de décès chaque année dû à ce cancer. Ce chiffre reste important puisqu’ il représente la deuxième cause de mortalité par cancer.

Guérison encourageante

Derrière des chiffres alarmants se cache une réalité encourageante : Détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10. C’est justement là que le dépistage joue un rôle déterminant. Alors pourquoi tant de personnes hésitent-elles encore à franchir le pas ?

Comprendre le cancer colorectal : L’essentiel

Qu’est-ce que le cancer colorectal ?

Le cancer colorectal, comme son nom l’indique, prend naissance dans le côlon ou le rectum. Il apparaît généralement à partir de petites excroissances appelées polypes (les adénomes) qui, au fil du temps, peuvent évoluer en tumeurs malignes.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’adénocarcinomes, des cancers qui se développent dans les cellules glandulaires tapissant l’intérieur du côlon. Cette évolution est habituellement lente, pouvant s’étendre sur 10 à 15 ans, ce qui nous laisse une fenêtre d’action précieuse pour le dépistage.

Les facteurs de risque à connaître

  • L’âge constitue le principal facteur de risque, c’est pourquoi le dépistage organisé cible les 50-74 ans. Après 50 ans, le risque augmente significativement, bien que le cancer puisse toucher des personnes plus jeunes.
  • Les antécédents familiaux pèsent également lourd dans la balance. Si un parent proche (père, mère, frère, sœur) a été touché, votre risque personnel est multiplié par 2 à 3. Dans certaines familles, des syndromes héréditaires peuvent même augmenter ce risque jusqu’à 80 à 100 %.

Cancer colorectal : Notre mode de vie est responsable

Le risque de développer un cancer colorectal est influencé par notre mode de vie. Les facteurs suivants sont autant de facteurs qui favorisent l’apparition de ce cancer.

  • Une alimentation riche en viandes rouges et charcuteries
  • Une alimentation pauvre en fibres
  • Le manque de mobilité et d’exercices physiques
  • Le tabagisme
  • La consommation excessive d’alcool.

Par ailleurs, les personnes souffrant de MICI (maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique) présentent également un risque accru et un suivi spécifique.

Cancer du côlon et du rectum : Reconnaître les symptômes

Le cancer colorectal reste souvent « silencieux » pendant longtemps. D’ailleurs, c’est bien là tout l’intérêt du dépistage : Détecter la maladie avant l’apparition des symptômes. Néanmoins, certains signes doivent vous alerter et méritent une consultation médicale pour des examens complémentaires.

  • Des saignements dans les selles (sang rouge vif ou noir)
  • Un transit perturbé avec alternance de diarrhées ou constipation
  • Des douleurs abdominales fréquentes
  • Une asthénie souvent liée à une anémie
  • Une perte de poids involontaire

Comme le rappellent souvent les médecins : « Mieux vaut consulter pour rien que trop tard pour quelque chose ».

Le dépistage du cancer colorectal grâce à Mars Bleu

Les bénéfices d’un dépistage régulier

Le dépistage présente un avantage essentiel : Il permet de détecter non seulement les cancers à un stade précoce, mais aussi les lésions précancéreuses (polypes) avant même qu’elles ne dégénèrent en cancer. En chiffres, un cancer colorectal détecté au stade 1 offre plus de 90 % de chances de guérison, contre moins de 10 % au stade 4. Cette différence monumentale justifie à elle seule l’importance du dépistage.

Cancer colorectal découvert : Meilleure qualité de vie

Au-delà de la survie, c’est aussi la qualité de vie qui est en jeu. Un cancer détecté tôt nécessite généralement des traitements moins lourds, avec moins d’effets secondaires. Certains patients peuvent même éviter la chimiothérapie si la tumeur est retirée suffisamment tôt.

De plus, d’un point de vue économique, le dépistage s’avère également bénéfique pour notre système de santé. Le coût de prise en charge d’un cancer avancé est bien supérieur à celui du dépistage et du traitement précoce.

Le dépistage, pour qui ?

Une tranche d’âge spécifique

Le dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse principalement aux personnes âgées de 50 à 74 ans, sans symptômes ni antécédents particuliers. Cette tranche d’âge n’est pas choisie au hasard car c’est précisément là que le risque commence à grimper significativement.

Les antécédents familiaux

Toutefois, certains profils nécessitent un suivi différent. Si vous avez des antécédents familiaux, notamment un parent proche touché avant 65 ans, votre gastro-entérologue vous proposera probablement une surveillance rapprochée par coloscopie dès 45 ans, voire plus tôt.

Le test : Le rythme recommandé

Pour la population générale, le rythme recommandé est simple : un test tous les deux ans. Cette périodicité offre un bon équilibre entre efficacité du dépistage et contraintes pratiques. Et n’oubliez pas, même si votre test précédent était négatif, continuer à vous faire dépister régulièrement reste essentiel.

Mars Bleu tous les ans : La sensibilisation utile

Objectifs et actions de Mars Bleu

Mars Bleu a vu le jour en 2008, dans le sillage d’Octobre Rose consacré au cancer du sein. Cette initiative est portée par plusieurs acteurs majeurs comme la Ligue contre le cancer, Santé Publique France et l’INCa (Institut National du Cancer).

La campagne de dépistage de cette année a pour but de sensibiliser une tranche d’âge particulièrement, les 50 à 54 ans car leur taux de participation reste encore trop faible (environ 32 % seulement). La campagne déploie une communication rajeunie avec le slogan « Dès 50 ans, le dépistage colorectal peut vous sauver la vie ».

Les campagnes des années précédentes ont porté leurs fruits, mais il reste encore du chemin à parcourir. Puisque le taux de participation national atteignait 34,3 %. Le chiffre est en progression mais encore loin de l’objectif européen fixé à 45 %.

Comment participer à Mars Bleu près de chez vous

Durant le mois de mars, de nombreuses initiatives fleurissent partout en France. On trouve notamment :

  • Des marches et courses « bleues » organisées dans plusieurs villes
  • Des conférences avec des spécialistes
  • Des stands d’information dans les centres commerciaux et des lieux comme les hôpitaux et les Cliniques
  • Les réseaux sociaux s’animent également autour du #MarsBleu. Des webinaires gratuits sont organisés par diverses associations, permettant d’échanger directement avec des professionnels de santé depuis chez soi.

Cancer colorectal : Les ressources

Pour trouver les événements près de chez vous, le site de la Ligue contre le cancer et celui de votre Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) sont d’excellentes ressources.

Guide pratique du test de dépistage

Le test immunologique fécal (FIT)

Le test de dépistage actuel, appelé test immunologique fécal (FIT), a remplacé le fameux test Hémoccult depuis 2015. Plus simple, plus sensible et plus fiable, il détecte la présence de sang inobservable à vue d’œil dans les selles.

Le kit contient :

  • Un dispositif de prélèvement avec une tige
  • Un tube hermétique pour recueillir l’échantillon
  • Une enveloppe de retour préaffranchie
  • Un mode d’emploi détaillé avec illustrations

Kit de dépistage du cancer colorectal : Le guide de réalisation

La réalisation est simple mais demande quelques précautions :

1 – Notez la date sur le tube

2 – Recueillez vos selles sur la surface prévue (papier biodégradable fourni)

3 – Grattez légèrement la surface des selles avec la tige à plusieurs endroits

4 – Insérez-la dans le tube et refermez hermétiquement

5 – Placez le tube dans l’enveloppe T fournie et postez-la au plus vite

6 – Évitez de réaliser ce test pendant vos règles ou si vous constatez des hémorroïdes saignantes, car cela pourrait fausser les résultats

Présentation d'une femme ayant des douleurs abdominales pour cancer colorectal Mars Bleu

Comment obtenir gratuitement votre kit de dépistage

L’invitation tous les deux ans

Si vous avez entre 50 et 74 ans, vous recevez normalement une invitation tous les deux ans, accompagnée d’un courrier à présenter à votre médecin traitant. C’est lui qui vous remettra le kit de dépistage après un bref entretien pour vérifier que vous êtes bien éligible au dépistage organisé.

Mars bleu pour se procurer le kit sans invitation

Si vous n’avez pas reçu d’invitation, vous pouvez contacter directement :

  • Votre Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers
  • Votre médecin généraliste lors d’une consultation.
  • Les pharmacies dans certaines régions, peuvent également vous délivrer un kit sur présentation de votre carte Vitale si vous êtes dans la tranche d’âge concernée.
  • Sur le site : monkit.depistage-colorectal.fr

Kit de dépistage : Prise en charge totale

Le test et son analyse sont intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie, sans aucune avance de frais. Un exemple concret de prévention accessible à tous ! 

Comprendre les résultats du dépistage du cancer colorectal

Une fois votre test envoyé au laboratoire, comptez environ 15 jours avant de recevoir vos résultats. Ils vous parviendront par courrier, ainsi qu’à votre médecin traitant si vous l’avez indiqué sur le formulaire.

Dans le cas de résultats négatifs :

Dans plus de 96 % des cas, le résultat est négatif. Cela signifie qu’aucun saignement suspect n’a été détecté. Vous serez alors invité à refaire un test deux ans plus tard. Attention toutefois, un test négatif n’est pas une garantie absolue. Il faut rester vigilant aux symptômes même après un résultat rassurant et consulter.

Dans le cas de résultats positifs :

Si le résultat du dépistage cancer colorectal est positif, pas de panique. Cela ne veut pas dire que vous avez un cancer, mais qu’un saignement a été détecté. Dans ce cas, une coloscopie est nécessaire pour en identifier l’origine. Cette exploration, réalisée sous anesthésie générale, permet d’examiner la paroi interne du côlon et du rectum. Elle offre l’avantage de pouvoir retirer d’éventuels polypes.

Témoignages et études de cas : Le dépistage sauve des vies

Histoires vécues de détection précoce

Alain 57 ans, a participé au dépistage presque par hasard :  » J’ai entendu parler du dépistage du cancer colorectal pendant Mars Bleu. J’ai reçu peu de temps après, mon courrier d’invitation car j’avais 50 ans. Je n’étais pas motivé pour faire le test et c’est ma femme qui a insisté pour que je le fasse et j’ai fini par le faire. Il s’est avéré positif et la coloscopie a révélé un polype précancéreux de grande taille. Sans ce dépistage, j’aurais probablement développé un cancer dans les années suivantes. »

Martine, aide-soignante de 60 ans, partage son expérience : « En tant que soignante, je voyais les ravages des cancers détectés trop tard. J’ai toujours fait mon dépistage régulièrement. En 2020, on m’a détecté un cancer à un stade très précoce. Une simple intervention chirurgicale a suffi, sans chimiothérapie ni radiothérapie. Aujourd’hui, je suis complètement guérie. »

Ce que disent les Médecins

Mars bleu et cancer colorectal : Le mot des experts

Les gastro-entérologues sont formels : « Si tous les Français concernés participaient au dépistage, nous pourrions sauver environ 6000 vies supplémentaires chaque année. Nous voyons trop de patients qui arrivent avec des cancers avancés alors qu’un simple test aurait pu tout changer. »

Les recherches prometteuses

Les recherches progressent également. Certains centres testent désormais des analyses sanguines capables de détecter l’ADN tumoral circulant. Ces « biopsies liquides » pourraient, dans un futur proche, compléter les méthodes actuelles de dépistage et les rendre encore plus précises.

Prévention du cancer colorectal : Au-delà du dépistage

Au-delà de la sensibilisation et de la mobilisation qu’occupe Mars Bleu, les habitudes alimentaires protectrices jouent leurs rôles dans la prévention. Les études montrent qu’un régime riche en fibres réduit significativement le risque.

L’alimentation à privilégier contre le cancer du côlon

Présentation photo d'une alimentation riche en fibres pour cancer colorectal mars bleu
  • Les légumes verts à feuilles comme les épinards et le chou kalé
  • Les fruits frais, particulièrement les baies
  • Les céréales complètes et légumineuses

L’alimentation à éviter contre le cancer du côlon

  • Limitez la viande rouge
  • Réduisez drastiquement les charcuteries. D’après plusieurs études, chaque portion de 50 g de charcuterie consommée quotidiennement augmente le risque de cancer colorectal de 18 %.

Quant aux suppléments, les preuves restent mitigées. Si le calcium semble avoir un effet protecteur, d’autres compléments n’ont pas démontré d’efficacité concluante. Mieux vaut privilégier une alimentation équilibrée plutôt que de compter sur des pilules.

L’importance de l’activité physique

Bouger régulièrement réduirait le risque de cancer colorectal de 20 à 30 %. L’OMS préconise de marcher 30 minutes quotidiennement. Cela constitue déjà une excellente base. Pour ceux qui n’aiment pas le sport traditionnel, pensez à la danse, au jardinage ou même au ménage énergique ! L’essentiel est de limiter le temps passé assis. Les médecins conseillent à leurs patients de se lever toutes les heures pour faire quelques pas, même au bureau.

Mars Bleu : Les autres facteurs de prévention

  • Le poids de forme joue sur la santé également. L’obésité augmente significativement le risque de cancer colorectal.
  • Le tabac est impliqué dans 12 % des cas. L’arrêt du tabac réduit progressivement ce risque, jusqu’à revenir au niveau des non-fumeurs après environ 10 ans.
  • L’alcool est également un facteur de risque important, même à doses modérées. Limiter sa consommation à deux verres par jour maximum pour les hommes et un pour les femmes représente une mesure préventive efficace.

Cancer colorectal, Mars Bleu, le dépistage : Le bilan

Mars Bleu nous rappelle cette réalité : Nous avons entre nos mains un pouvoir considérable face au cancer colorectal. Le dépistage régulier après 50 ans reste notre meilleure arme, capable de transformer ce cancer redouté en maladie curable dans la grande majorité des cas.

N’attendez pas. Si vous avez entre 50 et 74 ans et n’avez pas fait de test depuis deux ans, parlez-en à votre médecin dès votre prochaine visite. Le test est simple, rapide, indolore et gratuit.

Et si vous avez déjà franchi le pas, devenez ambassadeur du dépistage en partageant votre expérience autour de vous. Car parfois, il suffit d’une conversation pour sauver une vie.

FAQ : Les questions fréquentes

Quelles sont les causes du cancer du côlon ?

Le tabac, une alimentation pauvre en fibres, les viandes rouges, les charcuteries, l’alcool, l’obésité, sont autant de facteurs de risque qui peuvent déclencher un cancer colorectal à long terme.

Quels sont les symptômes du cancer colorectal ?

Le cancer peut commencer par du sang rouge vif ou noir dans les selles, des douleurs abdominales, un inconfort digestif, des diarrhées impérieuses. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour écarter un problème sérieux.

Où trouver une animation Mars Bleu ?

De nombreuses manifestations sont organisées près de chez vous à l’occasion de Mars Bleu, pour sensibiliser la population à ce cancer colorectal, responsable de plus de 17000 décès chaque année alors qu’il est guérissable dans 9 cas sur 10 s’il est découvert à temps. Alors n’hésitez pas à vous déplacer et à aller à la rencontre des associations et manifestations dans les lieux publics, les halls des Hôpitaux, les centres commerciaux, les Cliniques. Vous aurez toutes les informations nécessaires pour réaliser votre dépistage.

C’est quoi le cancer rectal ?

Le cancer rectal (rectum) est aussi appelé cancer anal (anus).C’est la partie terminale du côlon. Il peut provoquer des douleurs à la défécation, des saignements, des brûlures anales. Si les symptômes persistent, consulter un médecin rapidement. Les patients confondent souvent ces symptômes avec un crise hémorroïdaire. Les problèmes peuvent être plus sérieux.

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