Saignement de nez et AVC, est-ce mauvais signe ? Explorez le lien méconnu entre épistaxis et risques cardiovasculaires, et découvrez quand s’inquiéter et comment réagir. Dans cet article, nous allons explorer cette relation potentielle et comprendre ce qu’elle pourrait signifier pour votre santé cardiovasculaire.

Saignement de nez ou épistaxis : Faut-il s’inquiéter ?

Le saignement de nez, ou épistaxis comme l’appellent les médecins, est une expérience que la plupart d’entre nous avons connue à un moment ou un autre. Souvent bénin, parfois inquiétant… mais pourrait-il être lié à quelque chose d’aussi grave qu’un accident vasculaire cérébral (AVC) ? Cette question mérite qu’on s’y attarde, car notre corps nous envoie parfois des signaux que nous gagnerions à mieux comprendre.

L’idée qu’un simple saignement nasal puisse être connecté à un AVC peut sembler étrange au premier abord. Pourtant, ces deux phénomènes pourraient partager des facteurs communs qui méritent notre attention.

Les mécanismes du saignement nasal: Comprendre l'épistaxis

1- Saignement de nez et AVC : Anatomie des vaisseaux sanguins nasaux

Notre nez est un véritable carrefour vasculaire. La muqueuse qui tapisse l’intérieur de nos narines est extraordinairement riche en petits vaisseaux sanguins. Ces capillaires se trouvent très près de la surface, ce qui les rend particulièrement vulnérables.

La zone antérieure de la cloison nasale, connue sous le nom de tache vasculaire de Kiesselbach, concentre un réseau dense de vaisseaux. C’est d’ailleurs là que se produisent environ 90 % des saignements de nez. Cette région est naturellement fragile, les vaisseaux y sont fins et facilement endommagés.

La paroi de ces petits vaisseaux peut se rompre pour diverses raisons, libérant alors le sang qui s’écoule par les narines. Cette fragilité naturelle explique pourquoi les épistaxis sont si fréquentes dans la population générale.

2-Saignement de nez cause :

Les saignements nasaux peuvent avoir de diverses origines :

  • Traumatiques : se moucher trop fort, croûtes dans le nez, se gratter l’intérieur du nez, ou recevoir un coup au visage peuvent provoquer un saignement.
  • Environnementales : l’air sec (particulièrement en hiver avec le chauffage), les allergies saisonnières ou la rhinite chronique fragilisent la muqueuse.
  • Médicamenteuses : certains médicaments comme l’aspirine, les anti-inflammatoires ou les anticoagulants rendent le sang moins coagulable.
  • Pathologiques : l’hypertension artérielle est souvent citée, mais aussi certains troubles de la coagulation ou maladies vasculaires.

3- Est-ce grave de saigner du nez ? Différencier un saignement de nez bénin d’un saignement préoccupant

Tous les saignements nasaux ne se valent pas. Certains signes doivent vous alerter :

  • La durée est un premier indicateur. Un saignement qui persiste plus de 20 minutes malgré une pression constante est préoccupant. De même, l’intensité du saignement peut être révélatrice, un écoulement abondant qui ne ralentit pas n’est jamais normal.
  • La fréquence des épisodes doit aussi vous interpeller. Des saignements qui se répètent plusieurs fois par semaine, même brefs, méritent une consultation. D’ailleurs, les médecins s’intéressent particulièrement aux saignements qui surviennent spontanément, sans cause évidente comme un choc ou un rhume.
  • Enfin, les symptômes accompagnateurs peuvent être déterminants. Un saignement associé à des maux de tête sévères, des vertiges, une confusion mentale ou des troubles visuels requiert une attention médicale immédiate. Ces associations pourraient en effet signaler un problème vasculaire plus grave… et c’est là que le lien avec l’AVC entre en jeu.

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Comprendre l'AVC : Mécanismes et manifestations

1- Saignement de nez et AVC : C’est quoi un AVC ?

Un AVC (accident vasculaire cérébral), c’est un peu comme une panne électrique dans notre cerveau. En fait, il se produit lorsque la circulation sanguine vers une partie du cerveau est interrompue ou réduite. Privées d’oxygène et de nutriments, les cellules cérébrales commencent à mourir en quelques minutes. Il existe deux grands types d’AVC :
  • AVC ischémique (environ 80 % des cas) survient quand un caillot de sang bloque une artère alimentant le cerveau.
  • AVC hémorragique, lui, se produit quand un vaisseau sanguin éclate, provoquant un saignement dans le cerveau. En France, près de 150 000 personnes sont touchées chaque année, et malheureusement, c’est la première cause de handicap acquis chez l’adulte.
Les conséquences dépendent de la zone cérébrale affectée. Certaines parties contrôlent la parole, d’autres la motricité ou la mémoire… d’où la diversité des séquelles possibles.

2-AVC symptômes : 7 Signes avant AVC

La méthode FAST est un moyen mnémotechnique efficace pour reconnaître les signes d’un AVC et chaque minute compte :
  • Face (visage) : asymétrie faciale, bouche qui dévie d’un côté
  • Arm (bras) : faiblesse ou paralysie d’un bras ou d’une jambe
  • Speech (parole) : troubles du langage, difficultés à parler ou à comprendre
  • Time (temps) : appeler immédiatement les secours (15, 112)
Saignement de nez et AVC : D’autres signes inquiétants  
  • Troubles visuels soudains
  • Mal de tête violent et inhabituel
  • Vertiges intenses ou une perte d’équilibre inexpliquée.

3-Facteurs de risque cardiovasculaires de l’AVC

  • L’hypertension artérielle reste le facteur de risque numéro un de l’AVC. Une pression sanguine trop élevée fragilise progressivement les parois des vaisseaux, les rendant plus susceptibles de se boucher ou de se rompre.
D’autres facteurs aggravants peuvent être modifiés par notre mode de vie : En revanche, certains facteurs nous échappent :
  • L’âge (le risque augmente après 55 ans)
  • Les antécédents familiaux
  • Le sexe (les hommes sont plus touchés, sauf après la ménopause).

Connexion entre saignements de nez et AVC : Etat des connaissances médicales

1-Hypertension et AVC : le lien commun

L’hypertension artérielle semble être le chaînon manquant entre saignement de nez et AVC. Quand la pression sanguine est constamment élevée, elle exerce une force excessive sur les parois des vaisseaux. Les plus fragiles, comme ceux du nez, peuvent céder facilement, provoquant des épistaxis.

Cette même pression endommage progressivement les artères cérébrales, formant des micro-anévrismes ou favorisant l’accumulation de plaques d’athérome, deux conditions propices à l’AVC. Ainsi, un saignement de nez récurrent pourrait être le signal visible d’une hypertension silencieuse qui, elle-même, augmente le risque d’AVC.

2-Études scientifiques sur la corrélation

Les recherches récentes commencent à établir des corrélations intéressantes. Une étude publiée a suivi des patients ayant consulté pour des saignements de nez récurrents. Sur une période de 3 ans, ces personnes présentaient un risque d’AVC significativement plus élevé que la population générale.

Certains experts estiment que l’épistaxis pourrait être considérée comme un « biomarqueur » accessible d’une santé vasculaire compromise. Il semble que les saignements spontanés, particulièrement chez les personnes de plus de 60 ans, méritent une attention particulière.

3-Médicaments anticoagulants et saignement de nez : Double impact

Les anticoagulants comme la Warfarine, le Rivaroxaban ou l’aspirine à faible dose sont souvent prescrits pour prévenir la formation de caillots chez les personnes à risque d’AVC. Cependant, ces médicaments « fluidifient » le sang, rendant les saignements plus fréquents et plus difficiles à arrêter.

Pour les patients sous anticoagulants, un saignement de nez n’est généralement pas le signe d’un AVC imminent, mais plutôt un effet secondaire attendu du traitement. Le vrai défi pour les médecins est de trouver l’équilibre parfait : suffisamment d’anticoagulation pour prévenir les caillots, mais pas au point de provoquer des saignements dangereux.

Homme à l'hôpital suivi pour saignement de nez et AVC suspicion

Quand un saignement de nez doit-il être pris en charge ?

1-Je saigne du nez pourquoi ? Signes d’alarme à ne pas ignorer

Tous les saignements nasaux ne sont pas égaux. Certains méritent vraiment notre attention. Si vos épistaxis sont particulièrement fréquentes (plusieurs fois par semaine) ou abondantes (saturant rapidement plusieurs mouchoirs), c’est un premier signal d’alerte. L’intensité compte autant que la régularité.

Méfiez-vous surtout des saignements qui surviennent pendant votre sommeil, ils peuvent passer inaperçus, mais révèlent souvent un problème plus sérieux. Si vous découvrez chaque matin des traces de sang sur votre oreiller sans comprendre pourquoi… consultez votre médecin, cela peut être le signe d’une hypertension sévère.

Les saignements associés à des symptômes neurologiques sont particulièrement préoccupants. Si vous remarquez :

  • Des maux de tête intenses et inhabituels
  • Une sensation de faiblesse d’un côté du corps
  • Des troubles visuels soudains
  • Une confusion mentale, même légère

Ces associations peuvent signaler un problème vasculaire plus sérieux, potentiellement lié à un risque d’AVC. N’attendez pas pour consulter.

2-Saignement de nez quand consulter ?

Certaines situations ne permettent aucun délai. Appelez les urgences (15) ou rendez-vous immédiatement aux urgences si :

  • Le saignement ne s’arrête pas après 20-30 minutes de compression continue. Un saignement prolongé peut entraîner une perte sanguine significative, surtout chez les personnes âgées ou affaiblies. La quantité de sang perdue est souvent sous-estimée car une partie s’écoule dans la gorge.
  • Les personnes sous anticoagulants (Sintrom, Coumadine, Xarelto…) doivent être particulièrement vigilantes, un saignement nasal qui ne cède pas rapidement peut indiquer un surdosage potentiellement dangereux.
  • Si le saignement s’accompagne d’autres saignements (gencives, urine, selles), consultez immédiatement, cela peut indiquer un trouble de la coagulation généralisé.

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Prévention et gestion : Protéger votre santé cardiovasculaire

1-Contrôle tension artérielle : La priorité

L’hypertension silencieuse reste le facteur de risque commun principal. Pour la maîtriser, quelques mesures simples, mais efficaces :

  • Limitez votre consommation de sel : pas plus de 5 g par jour, sachant que les aliments transformés en contiennent déjà beaucoup. Privilégiez les aliments frais et cuisinez vous-même quand c’est possible.
  • L’activité physique régulière fait des merveilles : 30 minutes de marche rapide cinq fois par semaine peuvent suffire à faire baisser significativement votre tension. Pas besoin de performance, juste de régularité.
  • Le suivi médical est indispensable : Une tension bien contrôlée, c’est comme une bonne assurance pour vos vaisseaux sanguins, tant nasaux que cérébraux. N’oubliez pas que vous pouvez faire contrôler votre tension gratuitement dans la plupart des pharmacies.

2-Comment arrêter un saignement de nez :

Face à un saignement nasal, gardez votre calme et suivez ces étapes :

  1. Asseyez-vous, penchez légèrement la tête en avant (pas en arrière !)
  2. Pincez fermement les narines juste sous l’os du nez pendant 10-15 minutes continues
  3. Respirez par la bouche et crachez le sang qui coule dans la gorge
  4. Appliquez une compresse froide sur l’arête du nez et la nuque

Évitez les erreurs courantes : ne penchez pas la tête en arrière (le sang coulerait dans la gorge), ne vous mouchez pas fort pendant plusieurs heures après l’arrêt du saignement, et limitez les efforts physiques pendant 24h.

3-Plan d’action global pour réduire les risques

Votre santé vasculaire mérite un plan complet :

  • Mesurez régulièrement votre tension, idéalement le matin à jeun et le soir avant le coucher. Notez les résultats dans un carnet que vous montrerez à votre médecin.
  • Adoptez une alimentation de type méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons et huile d’olive, des études montrent qu’elle réduit significativement le risque d’AVC.
  • Si vous fumez, arrêter la cigarette reste la mesure préventive la plus efficace. Le tabac abîme les vaisseaux et augmente la coagulation du sang, un cocktail parfait pour l’AVC.
  • Enfin, un dépistage annuel est recommandé après 50 ans, ou plus tôt si vous avez des antécédents familiaux. Votre médecin pourra évaluer votre risque cardiovasculaire global.

Saignement de nez et AVC : La conclusion

Un saignement de nez n’est pas toujours le signe d’un danger imminent, mais ne le négligez pas systématiquement. Considérez-le comme un possible message de votre système cardiovasculaire, surtout s’il est récurrent ou associé à d’autres symptômes.

En prenant soin de vos vaisseaux sanguins nasaux, vous protégez aussi vos artères cérébrales. Les mêmes mesures préventives – contrôler sa tension, manger sainement, rester actif – bénéficient à l’ensemble de votre système circulatoire.

N’attendez pas l’accident pour agir. Parfois, notre corps nous envoie des signaux subtils bien avant la catastrophe. Un saignement nasal peut être l’un d’eux. Écoutez votre corps et, au moindre doute, consultez. Votre cerveau vous remerciera.

FAQ sur saignement de nez et AVC

Un saignement de nez peut-il être le seul signe d'un AVC imminent ?

Rarement. Un AVC s’accompagne généralement d’autres symptômes comme des troubles de la parole, une faiblesse d’un côté du corps ou des vertiges. Le saignement nasal est plutôt un indicateur de facteurs de risque communs.

Tous les patients souffrant d'hypertension ont-ils des saignements de nez ?

Non, tous ne développent pas ce symptôme. La fragilité vasculaire nasale varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes hypertendues n’auront jamais d’épistaxis, tandis que d’autres en souffriront régulièrement.

Anticoagulants et saignements de nez fréquents, que faire ?

Consultez rapidement votre médecin. Il pourra ajuster votre traitement ou vérifier s’il n’y a pas de surdosage. N’arrêtez jamais ces médicaments sans avis médical, ils sont essentiels pour prévenir des complications graves.

Saignements de nez enfant, y-a-t-il un risque d'AVC ?

Très rarement. Chez l’enfant, les saignements nasaux sont généralement liés à des traumatismes mineurs (doigt dans le nez), à la sécheresse nasale, de l’air ou à des allergies. L’AVC pédiatrique est extrêmement rare et généralement lié à d’autres pathologies identifiables.

Comment distinguer un saignement de nez lié à la sécheresse de l'air d'un saignement lié à l'hypertension ?

Les saignements liés à la sécheresse surviennent souvent en hiver ou dans des environnements climatisés, touchent généralement une seule narine et sont précédés de sensations d’inconfort nasal. Ceux liés à l’hypertension sont souvent plus abondants, peuvent toucher les deux narines et surviennent sans déclencheur évident, parfois même pendant le sommeil.

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